Le périmètre de ce troisième audit de suivi s’est focalisé cette année sur à peu près 25 autres pourcents de la norme FSC, à savoir l’ensemble du Principe 4 (relatif aux relations avec les usagers), le Principe 5 (aspects économiques) ainsi que le début du Principe 6 (essentiellement sur l’impact de la gestion et de l’exploitation).

L’auditeur a pu rappeler en début de séance qu’un audit FSC ne peut pas se baser simplement sur la parole mais bien sur les preuves permettant de démontrer ce qui est dit, d’où l’importance d’avoir des procédures écrites et/ou toute trace qui permette d’expliquer les décisions/positions prises. Ce qui peut apparaître comme une formalisation de ce qui se fait déjà permet d’assurer une cohérence dans les actes posés, apporte de la transparence, valorise le savoir-faire et améliore sa transmission.

La première matinée a donc été consacrée à passer en revue différents points administratifs et documentaires relatifs aux Principes précités mais également à revenir sur les non-conformités pointées lors du dernier audit et restant à lever.

AER, RAC, kesako ?

Parmi les non-conformités non résolues figure celle d’inventorier et de dédicacer au minimum 10% de son Unité de Gestion (UG) à la constitution d’un Réseau d’Aires de Conservation (RAC) dans lequel on doit pouvoir retrouver des Aires-échantillons représentatives (AER) à hauteur de 5% de l’UG.

L’objectif recherché ici est notamment de pouvoir maintenir voire augmenter le degré de naturalité d’une proportion de l’Unité de gestion et à protéger les espèces rares et menacées ainsi que leurs habitats.

D’une surinterprétation à une analyse plus fine de la norme belge

L’interprétation jusqu’alors faite de ce qui pouvait être considéré comme AER avait poussé chacune des communes à devoir envisager la mise en réserve intégrale de plusieurs dizaines d’hectares supplémentaires afin d’atteindre les 5% requis, ce qui s’est avéré être un frein pour ces communes. Or, une analyse plus approfondie des indicateurs de la norme FSC a permis de clarifier lors de l’audit les zones pouvant être considérées comme AER au sein des forêts communales. Ainsi et à défaut de pouvoir identifier suffisamment de zones déjà existantes, caractérisées par la présence d’écosystème typiquement local, la norme prévoit de pouvoir intégrer dans ces AER des portions d’UG réhabilitées vers des conditions plus naturelles en vue d’obtenir des écosystèmes typiquement locaux. Cette clarification a permis de rassurer le gestionnaire ainsi que les communes sur les possibilités de lever plus facilement cette non-conformité.

Un audit est toujours l’occasion de confronter le papier au terrain et de revenir sur le papier lorsque le terrain nous interroge et que les choses ne sont pas claires. En réalité, on s’aperçoit que de nombreuses zones peuvent déjà être considérées, que ce soit en termes d’AER ou d’autres éléments à considérer au sein du Réseau d’Aires de Conservation », explique Stéphan Justin, coordinateur de projets pour FSC Belgique. « De nombreux cadres en Belgique offrent déjà différents statuts de protection à des parties de forêt, de sorte qu’elles peuvent être envisagées pour répondre à ce type d’exigences. Nous venons d’ailleurs de rédiger une note de clarification ainsi qu’un document pratique à ce sujet afin d’aider les propriétaires et gestionnaires à identifier plus rapidement et facilement ce qui peut être considéré et sur quelle base. Mais l’exercice mené ici est intéressant car il permet à partir d’un objectif précis et d’une logique de réseau, de rassembler ces différentes zones sous une même couche et de les cartographier».

Visite des forêts certifiées et rencontres

Deux demi-journées ont ensuite été consacrées à des visites sur terrain afin de confronter les pratiques menées et les décisions prises, par rapport au cadre FSC. La visite de plusieurs parcelles aura notamment permis d’aborder la question des choix posés en termes d’essences et des techniques adoptées dans le reboisement de parcelles scolytées. D’autres discussions ont porté également sur les impacts des activités de gestion, sur la notion de ‘fiche diagnostic’ permettant de démontrer et justifier les décisions prises sur base d’une analyse objective. La manière par exemple d’apprécier une régénération acquise avant une coupe ainsi que la prise en compte des pentes dans l’évaluation des impacts potentiels d’une coupe planifiée ont été discutés sur base d’exemples concrets rencontrés sur le terrain. De nombreux autres sujets qu’il serait trop long d’évoquer ici ont été abordés avant un retour sur Vresse à la fin de la deuxième matinée.

Une rencontre avec le Directeur général de la commune de Vresse a ensuite été menée afin d’aborder les aspects ‘bien-être & sécurité’ en lien direct avec les deux ouvriers forestiers employés par la commune. L’auditeur s’est ensuite rendu à la Maison du Tourisme de Vresse afin d’apprécier l’attrait touristique que les forêts pouvaient avoir ainsi que les relations que les touristes pouvaient avoir avec elles.

Conclusion provisoire en fin d’audit : maintien du certificat FSC mais...

La réunion de clôture a pour objectif de dresser les résultats provisoires de l’audit qui devront faire l’objet d’un rapport détaillé et validé en interne par l’organisme de certification avant d’être envoyé aux deux communes.

Les premières conclusions ont pu aboutir au maintien du certificat FSC pour chacune des deux communes tout en soulignant l’extrême urgence de lever les non-conformités encore en souffrance. Concrètement, 3 non-conformités (NC) mineures pointées lors du dernier audit n’ont jusqu’à présent pu être totalement levées et se sont transformées en NC majeures, ce qui nécessitent à présent une réaction rapide des deux communes. Celles-ci n’ont en effet plus que 3 mois pour les résoudre si elles ne veulent pas voir leur certificat FSC suspendu.

Les clarifications apportées ainsi que les nombreuses discussions menées lors de l’audit devraient permettre néanmoins aux communes de lever rapidement ces NC et avant terme.

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