C’est ce qu’a conclu CIFOR, un célèbre institut international de recherche (2014) pour la gestion forestière tropicale, après une grande étude réalisée au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville, des pays faisant partie du Bassin du Congo. Le Forest Stewardship Council (FSC) est surtout connu en tant que label garantissant une gestion durable des forêts à l’aide de critères écologiques stricts, mais comporte aussi un volet social. La nouvelle étude confirme que depuis qu’ils sont certifiés FSC, les exploitants forestiers se préoccupent davantage des travailleurs et de la population locale. C’est la première fois que des exploitants forestiers FSC sont comparés dans la pratique avec leurs concurrents non certifiés FSC.
De meilleures conditions de travail et de vie pour les employés et leurs familles
Pour mener leur étude, les chercheurs se sont rendus dans les forêts tropicales et y sont restés plusieurs semaines afin de rencontrer les communautés et interroger les travailleurs et la population locale. Il est ressorti de cette investigation que la certification FSC contribue à l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs forestiers. En effet, les entreprises FSC mettent en place des procédures et des mesures de sécurité efficaces au sein de la scierie et lors de la récolte de bois qui sont suivies et surveillées. Les vêtements de protection sont obligatoires dans la scierie et les travailleurs forestiers suivent des formations de sécurité.
Dans les communautés où vivent les travailleurs forestiers et leurs familles, les entreprises organisent des accès à l’eau potable et un poste médical. De plus, les habitations sont bien équipées, avec l’accès à l’électricité et la collecte des déchets. Enfin, les travailleurs sont aussi plus satisfaits des prix pratiqués et des produits disponibles au sein des supermarchés des entreprises que les travailleurs issus d’entreprises non certifiées.
Moins de conflits, plus de développement
La relation avec la population locale est également meilleure avec les entreprises FSC. Il existe entre eux des organes actifs de concertation, des contributions financières garanties pour le développement des villages environnants, et des règles en matière d’indemnisations au cas où les habitants locaux sont victimes de dommages. C’est pourquoi on observe nettement moins de conflits avec les populations locales dans les zones où les entreprises FSC sont actives. Malgré cela, la population n’est pas toujours satisfaite. Les entreprises FSC imposent en effet des mesures strictes vis-à-vis de la chasse illégale. Les entreprises non FSC, elles, ne font rien contre cette pratique. Les mesures mises en place par les gouvernements du Congo-Brazzaville, Cameroun et Gabon sont pour leur part souvent insuffisantes.
Le rapport constate qu’il demeure encore des aspects à améliorer. Par exemple, les exploitants forestiers, les organisations de certification et les auditeurs FSC doivent travailler à des procédures plus claires en termes de gestion de conflits. Les exploitants forestiers doivent également rendre leur secteur plus attrayant et offrir de meilleures perspectives de carrières.