Si vous prenez la route sinueuse allant de la ville d’Oaxaca en direction des hauts sommets de Sierre Juàrez, vous passerez par des forêts denses de pins et de chênes. Ces forêts sont gérées depuis quelques années par les communautés indigènes qui y vivent. Six villages, des terres Zapothèques et Chinantèques, ont repris en main plus de 50 000 hectares de forêts. Elles sont certifiées FSC par le Rainforest Alliance.
Après une dure lutte politique pour leurs droits fonciers, les 6 communes Zapothèques et Chinantèques (Ixtepeji, Ixtlàn, Capulapam, Santiago, Xjacuí et La Trinidad) ont hérité de la forêt en 2003, qui avait déjà été habitée par leurs ancêtres. Elles se sont directement montrées intéressées par la certification forestière FSC cette année-là, pour officialiser leur engagement et pour avoir accès à de meilleurs marchés pour le bois qu’ils produisent en forêt.
Une gestion forestière durable
Pour les communautés, la gestion forestière durable a aussi été un boost remarquable pour le développement économique local ces 10 dernières années. Elle s’est aussi avérée être un bon moyen de protection et de rétablissement de la forêt. Celle-ci avait été fort endommagée par une grande fabrique de papier, qui l’avait pillée pendant des années et qui avait changé totalement l’environnement. "Au lieu des pins qui étaient là à l’origine, la forêt était de plus en plus dominée par des chênes", explique Eugenio Fernandez de Rainforest Alliance à Mexico. "Les pins étaient vraiment en train de disparaître".
Des forêts ancestrales
Cela a changé totalement lorsque les communautés locales ont reçu la gestion de leurs forêts ancestrales. « Ils pouvaient enrayer la dégradation de la forêt et ont réussi à contrecarrer l’effet presque partout », selon Fernandez. "Grâce à leur engagement dans le pays, ils savaient même rétablir des morceaux de la forêt vierge. Ces communautés ont aussi délimité les zones protégées, dans lesquelles des espèces animales peuvent ainsi avoir un habitat sûr, comme les musaraignes et les petits geais bleus nains rares (Cyanolyca nana), que l’on trouve seulement dans les montagnes au centre et au sud du Mexique".
Développement économique
Dans le premier village indigène dans lequel vous arrivez lorsqu’on est sur le chemin d’Oaxaca, les gens cultivent aussi la résine des arbres (en plus du bois). A côté de ce village, il y en a un avec une scierie de bois, une fabrique de transformation du bois, et un complexe touristique « éco ». Ils donnent des emplois dans une région qui n’offrait presqu’aucun autre emploi en dehors de l’agriculture de subsistance. Beaucoup d’habitants étaient d’ailleurs partis les années précédentes. L’amélioration de la vie de ces 6 communautés indigènes est aussi une preuve remarquable qu’une gestion responsable durable peut contribuer à l’amélioration de la terre, de la nature, et du ménage d’une population locale.
Plus d'information: